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Vous êtes chaleureusement convié.e.s à la soutenance de la thèse de doctorat SACRe en Cinéma de Joseph Minster, préparée à La Fémis, intitulée

« Variations : filmer l’équivocité chancelante du monde »

sous la direction de Térésa Faucon (Université Sorbonne Nouvelle et La Fémis)

et co-encadrée par Lucas Belvaux (cinéaste)

le vendredi 13 décembre 2024

Projections (9h30-12h30) – Oral de soutenance (14h-18h)

Salle Jean Renoir, La Fémis, 6 rue Francoeur, 75018 Paris

 

Entrée libre, réservation vivement conseillée en suivant ce lien d’inscription.

 

Le jury est composé de :

Robert BONAMY, Rapporteur, Professeur des Universités – Université de Poitiers

Corinne MAURY, Rapporteure, Maîtresse de conférences HDR – Université Toulouse Jean Jaurès

Hélène AJI, Examinatrice, Professeure des Universités – École Normale Supérieure – PSL

Antoine De BÆCQUE, Invité, Professeur des Universités – École Normale Supérieure – PSL

Lucas BELVAUX, Co-encadrant de thèse, Réalisateur

Térésa FAUCON, Directrice de thèse, Maîtresse de conférences HDR- La Fémis – PSL

Delphine GLEIZE, Invitée, Réalisatrice

Bernard SÈVE, Examinateur, Professeur émérite – Université de Lille

 

MATINÉE : PROGRAMME DES PROJECTIONS

9h30-11h : Première partie

Charon, 4 x 4’30, 2016.

Véritable star de la Grèce antique, tombé dans l’oubli de nos jours, Charon, le passeur des enfers, n’a pourtant jamais cessé d’exercer. Aux commandes de sa frêle embarcation plurimillénaires, il continue à accompagner les morts dans leur traversée du Styx…

Ubac, 14’00, 2018.

Deux hommes marchent dans la neige, sur le versant le plus à l’ombre de la montagne, l’ubac. Ils viennent de passer un col. Ce sont des migrants.

Nous deux encore, 29’00, 2020.

Joachim et Aurélie s’aiment. Un soir, ils assistent à la lourde chute d’un homme ivre dans le métro. Quelques jours plus tard, l’évocation de cet incident leur fait prendre conscience qu’il sont peut-être arrivés au bout de leur histoire commune.

Et de l’herbe, et des fleurs, et de l’eau, 35’00, 2021.

En coréalisation avec Clément Schneider.

  1. La France est reconfinée depuis plusieurs mois. Anna est enceinte. Pour que son compagnon Victor puisse la rejoindre avant qu’elle accouche, ils doivent se marier. Une procédure dématérialisée vient d’être mise en place. Mais la loi évolue tous les jours…

11h00  Pause
 11h30-12h30 : Seconde partie

Lettre du Port, 13’20, 2023.

Célia se souvient. Yannick s’apprêtait à quitter l’île et à rentrer en Allemagne, où un nouveau travail l’attendait. C’est après le passage du cyclone que les boug an klèr sont apparus sur la plage.

Le Contrebandier, 11’30, 2024.

1894 – Un homme s’avance dans la montagne, un sac sur le dos. Lorsqu’il arrive au col, deux douaniers l’attendent. À peine visible dans la neige, la frontière les sépare.

Les Arpenteurs, 7’00, 2024.

Après la catastrophe, il faut retracer la frontière. Des hommes habillés de blanc arpentent la montagne pour le faire.

Deux histoires d’amour, 25’00, 2024.

Une partie de chasse en montagne. Anthony veut impressionner Mathilde. Il tire.

Quelques mois plus tard, une reconstitution judiciaire le place face à Chiara, qui a perdu son mari dans l’accident. Deux histoires se percutent.

APRÈS-MIDI : ORAL DE SOUTENANCE

14h-18h : Oral de soutenance, salle Jean Renoir

18h-19h : Pot de soutenance, foyer Renoir

 

RÉSUMÉ DE LA THÈSE

« Variations : filmer l’équivocité chancelante du monde » est une thèse de recherche-création composée d’un manuscrit et de huit films que j’ai réalisés entre 2016 et 2024. J’y postule que le cinéma est un langage qui participe de la production et de l’intégration du monde à partir du réel, et que le monde présente une « équivocité chancelante ». Le passage d’une langue à l’autre est l’une des modalités de perception de cette équivocité. En tant que langage, le cinéma possède des outils qui permettent aussi d’en rendre compte : des gestes de mise en scène, que j’appelle gestes variationnels. À travers des jeux de différences et de répétitions internes aux films, les variations cinématographiques rendent en effet sensible le rapport que le monde entretient au réel. En caractérisant cette relation souterraine à partir de l’analyse d’un corpus de films, subjectif et volontairement hétérogène, je montre comment le cinéma, en intégrant le monde, le déstabilise, puis le reconfigure, et peut ainsi devenir un lieu manifeste de son équivocité. Parallèlement, je mets à l’épreuve mes intuitions en explorant différentes formes de variations cinématographiques dans un ensemble de films que j’ai réalisés autour d’un lieu équivoque du monde : un col de montagne, dans les Alpes, à la frontière franco-italienne. À l’issue de ce parcours, je m’efforce de ressaisir la diversité des gestes variationnels dans une proposition de typologie ouverte, en montrant que le choix d’utiliser la variation comme outil de mise en scène n’est jamais anodin. Il renvoie toujours à une certaine conception du monde, de la relation entre les mondes. À cet égard, on peut sans doute parler d’une métaphysique de la variation.

ABSTRACT

Variations : filmer l’équivocité chancelante du monde” is a creation and research thesis consisting of a manuscript and eight films I made between 2016 and 2024. In this work, I postulate that cinema is a language which participates in the production and integration of the world from reality, and that the world presents a “faltering equivocity”. The transition from one language to another is one of the ways in which this equivocity is perceived. As a language, cinema also provides tools to reflect this: gestures of mise-en-scène, which I call variational gestures. Through the interplay of differences and repetitions within films, cinematic variations make the world’s relationship with reality sensitive. By characterizing this hidden relationship through the analysis of a subjective and deliberately heterogeneous corpus of films, I demonstrate how cinema, by integrating the world, destabilises it, then reconfigures it, and can thereby become a manifest site of its equivocity. At the same time, I test my intuitions by exploring different forms of cinematic variation in a series of films I have directed around an equivocal place in the world: a mountain pass in the Alps, on the French-Italian border. At the end of this work, I attempt to recapture the diversity of variational gestures and propose an opened typology, showing that the choice to use variation as a direction tool is never trivial. It always refers to a certain conception of the world, of the relationship between worlds. In this regard, we can surely speak of a metaphysics of variation.