Dimitri Martin Genaudeau publie l’article « Filmer le monde qui vient » dans le numéro 110 de la revue Trafic publié ce mois de juin 2019, dont voici les premières lignes :
« Comment représenter dans le temps et l’espace d’un film des phénomènes aussi lents, aussi imperceptibles, aussi incommensurables, que le réchauffement climatique, la fonte des glaces, la montée du niveau des océans ou la disparition de la biodiversité ? Comment les « représenter », c’est-à-dire comment les raconter « au présent », comment donner à sentir dans un film ce qui ne se voit pas mais dont nous savons pourtant qu’il est actif à chaque instant ? Les dégradations progressives que subissent nos environnements depuis la révolution industrielle font partie de ces transformations silencieuses dont le philosophe et sinologue François Jullien résume ainsi l’inquiétante étrangeté : « D’où vient que ce qui se produit inlassablement sous nos yeux, et qui est le plus effectif, est patent, certes, mais ne se voit pas ? » (…) »