L‘écrivain suisse Robert Walser est connu pour avoir laissé à sa mort quantité de feuillets couverts d’une écriture minuscule au crayon longtemps tenue pour indéchiffrable, tapie dans les marges de papiers imprimés. Ces microgrammes sont la face légendaire, autrefois invisible et désormais exhibée, d’un rapport au langage et à l’écriture singulièrement propre à cet auteur. Documents illisibles, ils se sont mus, à la faveur d’un patient travail de déchiffrement, en autant de récits, scènes dramatiques ou poèmes accessibles au lecteur. Les lit-on à la manière d’un dessin ou d’un texte ? Alors que Robert Walser connaît une nouvelle fortune éditoriale, en terre germanophone, mais aussi francophone, sa présence en vient à excéder l’intimité de la lecture. La figure « Robert Walser » joue en effet un rôle majeur pour la création artistique contemporaine.
En relation avec l’exposition Grosse kleine Welt – petit grand monde au Palais des Études des Beaux-Arts de Paris, une journée de rencontres, le 22 novembre 2018, permettra de croiser les regards sur les microgrammes de Robert Walser. Ces rencontres mettront en dialogue des artistes, des universitaires, traducteurs et conservateurs de musée. Elles prendront pour point de départ la matérialité de l’écriture de Robert Walser pour s’interroger sur l’acte d’écrire lui-même et sur le tracé, comme un révélateur des liens entre l’écriture et le dessin. Il s’agira de discuter notamment des thèmes suivants :
- l’illisibilité d’une production artistique
- les relations entre lisible et illisible
- la pratique de l’écriture comme dessin
- l’apport de Robert Walser à la création artistique contemporaine