Le laboratoire SACRe de l’Université PSL et l’ENS-PSL ont le plaisir de vous inviter
à la soutenance de thèse de Anouk Baldassari-Phéline intitulée :
« Enquête sur Voyage en Italie de Roberto Rossellini.
Reconstituer la genèse d’un film-laboratoire »
© Anouk Baldassari-Phéline, Regard contre regard, essai audiovisuel, 2020, 10′.
La soutenance de thèse aura lieu le lundi 16 décembre 2024 à 9h30 à l’École normale supérieure (ENS-PSL, Salle Théodule Ribot, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris) et s’accompagnera d’une projection de différents films réalisés pendant le doctorat le vendredi 13 décembre de 18h30 à 20h00 à l’École normale supérieure (ENS-PSL, Salle Dussane, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris).
La soutenance est publique, mais l’accès à la projection se fera sur invitation.
Merci beaucoup d’écrire à pheline.anouk@gmail.com si vous souhaitez y assister.
Composition du jury :
- Antoine DE BAECQUE, (directeur de thèse), Professeur des Universités, École normale supérieure-PSL
- Elena DAGRADA, (directrice de thèse), Professeure, Università di Bologna.
- Frédérique BERTHET (Rapporteur), Professeur des Universités, Université Paris Cité
- Dork ZABUNYAN (Rapporteur), Professeur des Universités, Université Paris 8
- Stefania PARIGI (Examinatrice), Professeure, Università Roma Tre
- Alain BERGALA (Examinateur), Maître de conférences honoraire, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle
- Karine DE VILLERS (Examinatrice), Réalisatrice
- Mario BRENTA (Examinateur), Professeur, Università di Padova
Résumé :
Cette thèse de recherche-création consacrée à Voyage en Italie (1953) de Roberto Rossellini se fonde sur un travail d’archives qui réunit l’essentiel des sources primaires sur la genèse du film. Il s’agit d’apporter un nouvel éclairage sur ce film-laboratoire du cinéma moderne, en dialogue avec les textes critiques des Cahiers du cinéma qui en ont théorisé la révolution esthétique comme avec les principaux essais analytiques publiés depuis sa sortie par les historiens du cinéma. La réflexion prend également la forme d’une « analyse de l’image par l’image » à travers la réalisation des essais audiovisuels Regard contre regard (2020, 10’) et Miracle à Maiori (2024, 30’).
La collecte, la présentation, l’étude et l’analyse des sources primaires qui documentent le processus de création et de production de Voyage en Italie, constituent le principal apport de cette thèse. Ce faisant, on s’attache à réinscrire le film dans la vie et l’œuvre de Rossellini, à le confronter au corpus des écrits et propos qui expriment la pensée du réalisateur, comme à le situer par rapport au contexte politique, social et culturel des années 1940-1950. On veut montrer que le cinéaste radicalise sa méthode sur le tournage de Voyage en Italie, au moment même où il revendique le statut d’« auteur », en jouant d’une dialectique complexe entre la préparation du film et l’improvisation au tournage. Les strates de l’écriture scénaristique, que nous avons mises au jour en nous appuyant sur le travail pionnier d’Elena Dagrada, clarifient l’élaboration du film mais aussi les écarts, déterminants, entre le programme tracé sur le papier et sa ré-invention in situ.
Enfin, une enquête de terrain à Maiori, sur les lieux du tournage de la scène finale, nous a permis de recueillir le témoignage de nombreux figurants sur la méthode rossellinienne. On a ainsi pu mesurer l’important travail de mise en scène effectué par le cinéaste pour « reconstituer » ou « faire rejouer » (au sens du reenactment) cette procession à la Vierge, en se fondant sur sa familiarité avec la réalité locale, contrairement à la légende longtemps véhiculée d’une captation documentaire.