Le laboratoire SACRe et l’Ecole Normale Supérieure ont le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Chloé Lavalette (SACRe-ENS) intitulée :« Regarder des corps nus. Perspectives pour l’analyse de la nudité sur les scènes théâtrales et chorégraphiques contemporaines »
La soutenance de thèse aura lieu le mardi 18 octobre de 9h à 13h en salle Histoire, à l’École Normale Supérieure, au 45 rue d’Ulm 75005 Paris.
Cette soutenance s’accompagne d’une exposition intitulée : « Artefacts d’une recherche performée« , présentée le lundi 17 octobre de 14h30 à 18h30 en Salle d’Expression Artistique, à l’Ecole Normale Supérieure au 45, rue d’Ulm. Ouverture de l’exposition à 14h30, puis visite commentée en présence des membres du jury et du public (sur inscription) à 17h.
L’exposition « Artefacts d’une recherche performée« , qui précède la soutenance, a pour but de rendre visible les pratiques liées à la recherche effectuée au cours du doctorat au sein du programme SACRe mais non restituées par la thèse elle-même. Elle présente, d’une part, un laporello, Chronologie d’une recherche performée, qui propose, sous la forme d’une ligne du temps, une typologie des activités connexes à la recherche (réception, gestation, partages, restitutions) et variables selon leur orientation (vers la théorisation ou vers la pratique artistique) ; d’autre part, des vidéos et objets issus des recherches et propositions artistiques développées dans le cadre du cycle s.c.r.a.p.s (sélection de chutes recyclées en aventures performatives), (la chambre d’interprétation) et (la peau2).
Composition du jury de thèse :
- Estelle Ferrarese, Pr Université de Picardie (présidente)
- Olivier Neveux, Pr ENS Lyon (rapporteur)
- Christophe Triau, Pr Université Paris-Nanterre (rapporteur)
- Bénédicte Boisson, Maîtresse de conférences Université Rennes 2 (examinatrice)
- Christophe Bident, Pr Université de Picardie (directeur de recherche)
- Lucile Haute, Maîtresse de conférences Université de Nîmes (co-encadrante SACRe)
Résumé thèse :
Alors que sa présence s’est largement diffusée sur les plateaux depuis la fin du XXème siècle, la nudité constitue un champ d’investigation relativement récent pour la recherche en arts du spectacle. Le corps nu n’a pas de « sens » prédéterminé : son dévoilement fréquent sur les scènes théâtrales et chorégraphiques contemporaines manifeste la pluralité des significations qu’elle peut acquérir en fonction des contextes tout autant que sa capacité à capter l’attention, à interpeller voire à troubler le spectateur. Cette thèse se propose de cerner les spécificités de la nudité dans le contexte de la scène, d’identifier les enjeux épistémologiques qu’elle soulève dans l’analyse de spectacles et d’éclairer certains des éléments qui structurent sa réception. Replaçant d’abord dans le temps long ses différentes représentations dans l’histoire des religions, de la philosophie et de l’art, elle s’attelle ensuite à penser l’expérience de la nudité scénique du point de vue du spectateur à partir d’une approche phénoménologique nourrie par la critique féministe. Il s’agit d’envisager la nudité non seulement comme un agencement matériel mettant à nu tout ou partie du corps d’un interprète mais comme un phénomène intersubjectif et intercorporel, une rencontre des peaux et des regards que la thèse examine à l’aune d’une exploration des notions d’intercorporéité, de peau, de pudeur et de vulnérabilité. L’analyse d’un corpus de spectacles signés par Romeo Castellucci, Krystian Lupa, Anatoli Vassiliev, Gaëlle Bourges, Mette Ingartsen et El Conde de Torrefiel permet de mettre au travail ces trois notions pour interroger la manière dont les scènes contemporaines proposent, par leurs esthétiques et leurs dramaturgies, de penser la nudité.
Mots clés : nudité, spectateur, regard, intercorporéité, peau, pudeur, vulnérabilité