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Le laboratoire SACRe et l’Ecole Normale Supérieure ont le plaisir de vous inviter

à la soutenance de thèse de Katia Sowels (SACRe-ENS) intitulée :

« Par des moyens de fortune » : trajectoires des objets surréalistes (1924-1945)

La soutenance de thèse aura lieu le 10 décembre 2022 à 14h, à l’Ecole Normale Supérieure, au 45 rue d’Ulm (75005 Paris), en salle des Actes.

Composition du jury de thèse :

  • Laurence Campa, Professeur, Université Paris Nanterre (Rapporteur)
  • Philippe Dagen, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Directeur)
  • Catherine Grenier, Conservatrice en chef du patrimoine, Directrice de la Fondation Giacometti (Examinateur)
  • Marianne Jakobi, Professeur, Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2 (Rapporteur)
  • Thierry Lalot, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Co-directeur)
  • François-René Martin, Professeur, École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, École du Louvre (Examinateur)

Résumé de thèse :

Les objets surréalistes sont, comme le disait Wolfgang Paalen, de véritables « bombes à retardement de la conscience » qui suscitent trouble et scandale à chacune de leurs apparitions. Certains de ces objets sont certes devenus de véritables icônes du mouvement – le « Déjeuner en fourrure » de Meret Oppenheim, le « Téléphone aphrodisiaque » de Salvador Dalí – mais dans l’ensemble ils constituent le continent enfoui du surréalisme, avec son lot d’épaves dont il ne reste que des fragments, qu’on ne parvient pas à retrouver, saisir, exposer ou conserver. À partir d’une collection de plus 350 objets construits par cinquante poètes, peintres et sculpteurs surréalistes, cette thèse montre que l’objet surréaliste est au centre d’une pratique à la portée de tous, qu’il est le support de jeux de métamorphoses et de combinaisons, mais qu’il est aussi un maillon essentiel dans la mise en place d’une stratégie collective de création subversive. Les six chapitres de ce travail décrivent sur une période de vingt ans, et dans différentes géographies, de Paris à Londres et de New York à Santiago, les trajectoires de ces objets en marquant des temps d’arrêt sur les conditions de leur collecte, de leur fabrication dans les ateliers, de leur exposition et de leur mise en circulation. Tout en suivant les théories, débats et activités quotidiennes des surréalistes, les nombreux récits intimes qui jalonnent leur histoire sont reconstitués à partir des archives, des témoignages, des articles de presse et des photographies de l’époque. Au fil de ce parcours, l’objet s’impose, d’une part, comme une arme efficace défiant les institutions et échappant au marché et, d’autre part, comme un vecteur de cohésion du groupe au point de devenir l’emblème vivant de son expression. La fabrication d’objets surréalistes, à première vue secondaire ou non sérieuse, apparaît dès lors comme une activité qui touche au plus près de « l’esprit du mouvement » et éclaire la dynamique interne du groupe, pour dessiner, en filigrane, une histoire du surréalisme par son objet.

 

Crédits photographiques : André Breton, « La lampe », 1944 © Association Atelier André Breton